Humeurs

Petite lettre d’adieu / Humeur #3

Très chère,

Voilà bientôt 20 ans que nous nous sommes rencontrées. Tu t’imagines ? Et depuis quelques années, tu le sais, je fais le bilan de notre relation. Et il n’est pas joli-joli.

Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais trouvé le courage de te quitter. Il y avait toujours une « bonne » excuse pour reporter notre séparation. Mais je me rends compte à quel point tu m’as menti, et je ne peux plus l’accepter. Enfin, « menti » … disons plutôt que j’enlève enfin les œillères qui te permettaient de faire partie intégrante de ma vie.

D’abord ponctuellement, tu as fini par être là quotidiennement. Mais je me rends compte aujourd’hui à quel point, insidieusement, tu m’as isolée et rendue dépendante. Il n’y a rien de sympa dans notre relation, elle est même tout à fait toxique. Tu m’as fait croire que j’avais besoin de toi, intensément, douloureusement. À chaque étape, à chaque moment difficile, à chaque évènement heureux, il y avait toujours cette phrase : « Attends, j’ai besoin d’elle », en parlant de toi.

Et en plus de ça, et c’est le comble, cette relation n’en est pas une puisqu’elle est à sens unique. Tu me coûtes une blinde, tu es inutile, et tu n’es pas saine. Je suis en colère en fait. En colère contre moi-même de me rendre compte de tout le gaspillage que tu m’as fait faire : en termes d’argent, de temps, de santé.

Alors, je sais que tu ne seras pas rancunière ma grande. Si je reviens vers toi, tu m’accueilleras les bras grands ouverts. Ta stratégie, elle est fumeuse. Tu seras à chaque coin de rue, à chaque terrasse de café, à chaque pause et soirée.

Je vais faire les choses en douceur. Je t’accepte encore deux semaines, puis ce sera fini. Nous passerons encore quelques belles soirées ensemble, je ferai comme si de rien était, mais après, je ne veux plus entendre parler de toi.

J’aimerais te dire Adieu, et pas juste un simple au revoir. Parce que chaque jour supplémentaire passé en ta présence me renvoie une image de moi-même négative : je me sens faible, incomplète, lâche, et idiote. Mais je ne laisserais pas mes efforts partir en fumée parce que – et ça, je le sais depuis un moment – je n’ai pas besoin de toi.

Tu seras remplacée à une vitesse, tu n’as pas idée. Chaque jour qui me sépare du 1er novembre, je fais la liste des choses qui pourront te supplanter, et je sais à quel point elles sont plus saines et bienveillantes que ta fourberie.

Tu ne me rendras pas la tâche aisée, mais je décide de t’afficher pour m’y tenir. Chaque jour où j’en aurais besoin et où l’illusion du manque se fera sentir, j’écrirai ici à quel point je ne veux plus avoir à faire à toi.

Et j’espère que dans quelques semaines, je relirai cette lettre d’adieu, et que je te dédierais juste un sourire éclatant pour te montrer que tu n’es plus qu’un mauvais souvenir.

 

(NB : On vit ça ensemble, RDV sur la page Facebook du Blog !)

0 commentaire

  1. Courage alors !

  2. J’aime beaucoup ce texte qui s’applique a certains évènements de la vie
    Merci pour ce joli partage
    Amicalement

    Cocopaillette

    1. Merci pour ton retour positif CocoPaillette 🙂

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